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Julien Descossy

 

la peinture de Julien Descossy

Entre intérieur et extérieur, la peinture de Julien Descossy nous fait entrer dans un univers à la fois urbain et étrange. La ville devient méconnaissable dans ce qu’elle recèle de plus quotidien, de plus banal. Voilà le paradoxe. Ceux qui fascinent ici sont ceux que l’on ne regarde même plus et qui ont pris discrètement possession des lieux.
Des rassemblements de pigeons, des morceaux de corps en polyuréthane, l’exposition de leurres fétichistes dans des vitrines dédiées à l’extension du paraître deviennent emblématiques d’un centre ville à la fois universel et méridional : la lumière et la sobriété de la palette rapprochent sa peinture de celle des peintres espagnols.
Le mystère ne réside pas dans le choix des sujets mais dans le foisonnement et le bouleversement anarchique des éléments. Un présentoir de bas devient un bouquet luxuriant laissant une impression de chair végétale, les ombres prennent corps, les mannequins de plastique revêtent une enveloppe charnelle et sensuelle, la lumière est tangible.
A travers la liberté dans le choix des textures et de son vocabulaire d’expression, la peinture de Julien Descossy rend les matières insaisissables. Rien n’est statique dans cette œuvre où les sujets se déplacent librement, sortent parfois du cadre et où un éventail de becs, de pattes et d’ailes exhibe au spectateur une curée rituelle : la lutte de pigeons pour un morceau de pain.
Le foisonnement, le mélange des éléments, la mobilité des sujets donnent d’autant plus à cette œuvre un caractère étrange et envoûtant que tout semble orchestré avec minutie.
Chaque tableau propose un cheminement pour l’œil et les glacis transparents unificateurs font de chaque toile l’expression d’une mise en scène originale et fantastique.
Un congrès de mannequin sans tête, l’effeuillage d’une jeune femme dans un intérieur paisible, le bain des pigeons, des passants affairés, tous les sujets semblent obéir à des rites parfois violents, surréalistes ou apaisants, tous empreint de poésie. Après le tableau, l’histoire continue.

Camille Delpech - mars 2005