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La galerie

Depuis sa création, il y a maintenant quatorze ans, la galerie s’est également dédiée à l’Art Moderne et à l’Art Contemporain tant au travers des expositions réalisées qu'au travers de ses collections permanentes.

Certaines des plus belle pages de l’Art Moderne se sont écrites dans notre région. A Céret tout à commencé en 1909 avec l’arrivée de Manolo, Déodat de Severac et Burty-Havilland. A leur suite ils vinrent nombreux d’abord Picasso, Max Jacob, Braque, Gris, Herbin, Kisling; puis a partir de 1916, Brune, Krémègne, Soutine, Loutreuil et Masson. Les années quarante furent marquées par la venue de Mucha, Dufy et celle de Pignon entres autres. Ce sont ces racines qui constituent la trame des expositions réalisées.

Les peintres contemporains que nous représentons ouvrent le champs de notre interrogation sur la peinture d' aujourd’hui. La diversité des tendances présentées n’exprime pas un éclectisme formel, nous ne sommes pas neutre. Elle est le résultat de nos multiples questions concernant " l’effet de peinture" , le fil conducteur d’une réflexion labyrinthique mais homogène dans ses fondements.

Le choc des possibles

Cette époque aura-t-elle un style ?
L’esprit du temps qui précède ou advient de la création artistique, laissera-t-il une empreinte avérée ?

La faiblesse de la religion, l’absence d’utopies ou d’idéologies motivantes, ne provoquent plus aucune avant-garde renversant régulièrement l’art dominant.
La scène artistique est aujourd’hui trop multiple et incertaine. Cette indétermination parviendra-t-elle à figurer notre période, ou favorise - t’elle son instrumentalisation par les pouvoirs du marché et des institutions.Au nom de quoi puisqu’il n’y a plus de sens, ces deux systèmes ( lorsqu’ils ne sont pas en collusion ) peuvent ils réguler leurs excès respectifs.
Les discours militants des “rebelles imaginaires” sur la fonction sociale de l’art traitent de poncifs politico - médiatiques et ignorent le lien réel et incarné de nos vies avec le style qui en découlera nécessairement.

Une sélection d’ artistes ne peut plus s’articuler autour d’une démarche commune, l’effet d’école est anachronique. Seule une thématique pourrait les réunir mais elle ferait écran à l’incohérence actuelle que nous voulons affirmer.
Son caractère global forme paradoxalement une homogénéité plurielle qui serait enfin l’hypothèse d’un style, d’où résonneraient ensemble mais de manière autonome, atomisée, sans aucune direction symphonique apparente divers registres de tensions émotionnelles esthétiques et conceptuelles; tous singulièrement inscrits avec pertinence dans une histoire collective de l’art non totalisante.

La vérité partielle d’un artiste suppose la vérité partielle de l’autre, et l’une et l’autre sont vécues comme absolues dans leur intégrité.
Chacun trace son propre chemin vers un universel qui se révélera plus tard :
voilà “le choc des possibles”.


De l'utilité d'une galerie - Février 2005 -

Encore une exposition..., oui mais pour moi celle-ci n’est pas comme les autres. Pour cette raison j’ai souhaité vous adresser cette introduction : de l’utilité d’une galerie.

La galerie va bientôt fêter ses 6 ans d’activité, pas encore l’âge de raison mais suffisamment d’existence et d’expositions réalisées pour que se dessine plutôt qu’une ligne, un esprit.
Au départ je n’avais aucune idée préconçue de ce qu’une galerie devait être. Il n’existe pas d’école en la matière et lorsque je sollicitais quelques conseils auprès de galeristes confirmés, il m’a été répondu que chaque marchand doit « inventer » son métier, sa galerie, ses peintres.

Je n’avais alors qu’une certitude, la nécessité de l’existence d’une nouvelle galerie dans notre région pour offrir aux artistes éloignés des circuits officiels et aux peintres en particulier un espace d’expression qui leur fait cruellement défaut. En effet l’institution fonctionne en circuit plutôt fermé, générant ses propres artistes et favorisant depuis plus d’une vingtaine d’années les nouveaux médiums au détriment de la peinture. Cette certitude provient aussi du sentiment très personnel, de ce que peu apporter l’art et la peinture en particulier, à celui qui la contemple. C’est cela que je veux donner au public et aux visiteurs. Les peintres apprécient certes que leurs amis et leur entourage les encouragent mais ils ont surtout besoin d’un regard extérieur et professionnel.

Un métier donc que j’apprends au fil des expositions, aiguisant mon regard, mes connaissances dans le partage avec les visiteurs. Expositions historiques, d’art moderne, qui m’ont permis, en même temps qu’au public de retrouver et mieux connaître « les racines » de notre regard sur la peinture. Expositions thématiques, qui permettent la confrontation des œuvres d’artistes vivants et disparus, créant ainsi un véritable dialogue entre passé et présent. Expositions d’artistes contemporains déjà reconnus ou simplement confirmés.

L’aboutissement de ce travail, qui a permis de faire sinon reconnaître, au moins connaître la galerie, c’est pour moi de présenter aujourd’hui pour sa première exposition personnelle un jeune artiste, en lui offrant des cimaises qui ont déjà une histoire, un passé.

Je ne vois pas en quoi l’absence ou la suppression du rapport marchand d’exposition serait un bien. Je fais au contraire un réel éloge du système de la galerie, parce qu’il y subsiste un rapport de conversation et d’éducation entre le marchand et l’acheteur, un rapport obscur qui est profitable à l’œuvre, à l’artiste, au marchand et même à l’acheteur. Cela a à voir avec la pédagogie : c’est comme si l’on imaginait que les philosophes du passé, sont plus simples à comprendre sans aucune initiation. Je sais bien que les gens trouvent toujours plus excitant de ne rien comprendre à Wittgenstein que de suivre une introduction. Pour l’art c’est pareil, tout le monde croit avoir une compétence spontanée, même s’il n’a aucun œil. Personnellement je pense que l’on se forme à ces choses. Vouloir entrer dans un rapport purement marchand, parfaitement capitaliste, comme celui des enchères, c’est méconnaître que les œuvres requièrent qu’on accède à elles, avec une initiation qui se gagne et se mérite. Maintenant, on peut toujours préférer acheter directement « du producteur au consommateur» comme on dit, sans intermédiaire. C’est aussi intelligent que le poujadisme de ceux qui achètent « chez le producteur», au bord des routes de vacances de Touraine des cerises tout droit importées de Belgique.

Yves Michaud

« L’authentique qualité du tableau, son « être » même, une fois créé, se trouve au delà du visible, dans la sensibilité picturale à l’état matière première ».

Yves Klein

   

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