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Accueil > Expositions > Dix ans à peine ... déjà ! > Emmanuel Bolzoms

Emmanuel Bolzoms

 

Le point de vue de la galerie

Un artiste doit-il surprendre ? Oui, bien sûr, sinon il se plagie lui-même et régresse au rang de “faiseur”.
Les nouvelles peintures d’Emmanuel vont plus loin, elles saisissent et déconcertent. Le soir du vernissage nous écouterons gloser : il y aura les pour et les contre : « c’est mieux, moins bien, tellement délicieux » ou encore « si affreusement scandaleux...». Pour nous ce sont les tableaux qui jugeront les gens qui les regardent... Tels des miroirs implacables, c’est aux spectateurs qu’ils renvoient.

Cette parade de la comédie humaine fait défiler des personnages qui ont le nez trop long, pointant vers le bas pour indiquer leur nature terrienne et prosaïque ; des bouffons graveleux, des gloutons profanes qui dévoilent sans vergogne leurs penchants libidineux. C’est des goinfres sans scrupules qui « se tapent la cloche » vautrés sur les boursouflures de leur orgueil ; entre l’étal du boucher et celui du confiseur.

Pour y voir plus clair on pourrait diviser son travail en trois genres:

Mythologie personnelle  : « Safari anatomique et distorsions physiologiques » .
Nous assistons à une catharsis théâtrale où il met en scène son propre être intérieur pour atteindre ses démons. Il a crée ce déluge pour noyer son soi moléculaire. La bataille est auto destructrice, mais son ennemi n’est pas lui même, il lutte contre l’armée des « monstres » retranchés dans des camps microscopiques établis dans son propre corps.

Mythologie locale : « Il n’y a rien de plus sérieux qu’un enfant qui joue ».
Son regard devient tendre, l’ironie bienveillante et l’ambiance presque bonhomme. C’est toute la candeur de Bolzoms, galopin impénitent narrant l’ambiguïté de notre époque, ce mélange de sauvagerie inimaginable et de bons sentiments.

Mythologie classique : « Fonds séraphiques pour un burlesque gras » .
Dans ce monde sans transcendance, l’égotisme ambiant hypertrophie les corps et la morphologie est complètement ré-inventée au grès de nos mœurs obsessionnelles. Nous assistons à une réification de l’homme, il a perdu toute dignité et se retrouve ainsi « chosifié » . C’est la rupture avec la vision classique aux canons de beauté harmonieux, ordonnés et divinement cosmiques, les cieux préraphaélites semblent annoncer un ange, pour accuser le paradoxe du chaos organique de nos androïdes contemporains.

Bolzoms est un peintre « dégagé », sa puissance créatrice bouscule le goût et son délire jubilatoire nous promène indifféremment de la science fiction aux cartoons en passant par l’inquiétante étrangeté métaphysique.

Dans « Mythologie personnelle », certaines expressions sont empruntées à Bernard Marcadé, parlant du peintre Georges Condo.