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Robert Combas

 

La figuration libre

Artiste vedette de l’art contemporain français, Robert Combas participe depuis les années quatre-vingt au retour à la peinture et à la figuration sur la scène artistique internationale, il fut un des créateurs du mouvement que Ben baptisa, la Figuration libre.

Redonnant à la figuration un nouvel élan, il n’hésite pas à rivaliser avec les maîtres classiques en abordant tous les genres de la peinture, des scènes historiques (batailles, mythologie) au portrait, en passant par la scène de genre ou des scènes intimistes.

Baigné de références et nourri d’influences diverses comme celle de la bande dessinée ou de la publicité, Combas porte un regard acide, mais non dénué d’humour, sur un monde qu’il juge « grotesque ».

Artiste prolixe, doué d’une imagination créatrice vorace, il crée une peinture « labyrinthique », saturée de couleurs « fauves », mélangeant figures et écriture dans une graphie singulière et caractéristique.

« Sa peinture fait du bruit » (Michel Onfray, Transe et connaissance. Un chamane nommé Combas, Paris, 2014, p. 10)

[…] Comme dans les références qui nourrissent son œuvre peint (BD, publicité, graffitis, télévision, grands récits fondateurs et maîtres anciens) et où s’amalgament, sans inhibition ni jugement de valeur, culture savante et culture populaire, l’éclectisme, qu’on qualifiera de libre, est la règle. Combas, écrit Michel Natier, « mélange à l’envi tout ce qui se présente, il absorbe le monde pour recréer son monde » (« Combas, une posture esthétique », Robert Combas. Les années 80, l’invention d’un style, Paris / Louviers, 2007, p. 9).

Il en est de sa peinture comme de sa musique et de ses chansons, à tel point que l’une et l’autre forme d’expression et d’écriture débordent l’une sur l’autre et finissent par se confondre. Sa peinture « fait du bruit » au propre – instruments et musiciens peuplent plus que d’autres figures ses toiles ; bulles, slogans, onomatopées scandent, rythment et déflagrent la surface peinte – comme au figuré : les couleurs claquent et saturent l’espace, la ligne ondoie et s’immisce comme une ritournelle entêtante, qui vous vrille l’oreille. « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent » en une synesthésie ensorcelante et baudelairienne : on regarde un son, on entend une couleur, on hume Combas. Art total, plein d’une verve drue et d’une énergie vitale, essentielle, jouissive, où tous les sens sont convoqués et énervés jusqu’à l’orgasme. « Ma peinture, c’est du rock, dit Robert Combas, la recherche du feeling. Lefeeling, c’est le rythme. C’est le batteur fou dans la jungle et les danses vaudoues. Ce sont les Rolling Stones copiant les vieux morceaux des Noirs, des bluesmen et qui, sans le vouloir, créent une musique nouvelle ».[...]

Extrait du texte de Ariane James-Sarazin – Robert Combas

Subversions, sans en avoir l’air

Brève synthèse : que ce soit en démultipliant les types de dessin, en s’inventant une langue personnelle ou en réunissant écriture et peinture, Combas s’écarte des usages de notre époque et les fait crouler. Il renoue avec le primitivisme, du côté du burlesque et de la caricature. Il fait surgir des éléments décoratifs. Il retrouve l’art des cryptographies et des figures dissimulées dans la trame de la peinture. Il joue avec un argot poétique singulier. Il injecte de la couleur dans ses phrases et des phrases dans ses  toiles. Tout cela est cohérent et les références qui viennent à l’esprit le sont aussi : la préhistoire, les « primitifs », l’art brut  et celui des internés, la caricature, la chanson, la blague, les enfants. Cela suffirait à montrer combien Combas est incongru. A lui seul, un carnaval.
Mais qu’est-ce que le carnaval ? Le moment où les hiérarchies officielles s’effondrent, où les puissants deviennent ridicules et les fous les seuls sages respectés. Le moment des inversions, des négations, de la dérision et de l’extravagance. On en dirait autant de Combas : son dispositif artistique et ses sous-entendus ne peuvent être séparés de ce qui se voit et se lit dans ses œuvres – et qui est de l’ordre de la subversion, de l’anarchie, du sacrilège. Le journal intime qu’il tient ne peut être que  celui d’un irrespectueux, d’un railleur, d’un sceptique, d’un bougre qui ne respecte rien. Ni les réputations, ni les valeurs, ni les bonnes mœurs. Avec lui, les « pieds nickelés » entrent dans l’atelier ou le musée, en compagnie de Popeye, du capitaine Haddock, des « copains » de Brassens et du Père Peinard : une bande de ravageurs qui ne s’embarrassent pas de précautions. [...]

Extrait D’un texte de Philippe Dagen - 2010

   

« Si Robert Combas dispose d’un ancêtre dans l’histoire de l’art, c’est bien l’artiste anonyme qui dessine et peint des odyssées dans les cavernes préhistoriques à la lumière jaune des torches et aux parfums sauvages de lampes à graisse animale. Il suffit de voir l’homme se détournant de son chevalet, ecce homo, et l’on imagine sans peine qu’un peu plus négligemment coiffé, déshabillé, vêtu d’une peau de bête, barbu, crasseux, poilu, Robert Combas ne déparerait pas dans une horde primitive de l’époque magdalénienne. Combas est un chamane, il peint comme un chamane, il pense comme un chamane, il vit comme un chamane.

Extrait de :Transe est connaissance. Un chamane nommé Combas | éditions Flammarion  »

Michel Onfray