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Max Jacob

 

Repères biographiques

1876     Naissance à Quimper dans une famille juive d’origine allemande.
   
1895     Il s’inscrit à l’Ecole coloniale à Paris. Il la quitte en 1897 pour se consacrer à une carrière artistique. Il est aussi critique d’art.
   
1901-1907     Il rencontre Pablo Picasso lors de la première exposition de celui-ci chez Vollard. Il nait entre eux une profonde amitié que le temps ne devait jamais effacer. Il fréquente Appolinaire, André Salmon et Braque.
   
1909     Première vision du Christ, il se convertit au catholicisme.
   
1911-1912     Kahnweiler publie “ Saint-Matorel ” illustré par Picasso et “ œuvres burlesques et mystiques du frère Matorel “ illustré par Derain.
   
1913     Il passe l’été à Céret avec Braque, Picasso et Juan Gris.
   
1914     Réformé, il vit à Paris et sert d’intermédiaire entre ses amis mobilisés. Parution illustrée par Picasso “ le siège de Jérusalem ”.
   
1915     Le 18 février, baptême de Cyprien Max Jacob au couvent de sion, Picasso est son parrain.
   
1916-1920     Les publications se succèdent (Le Cornet à Dés - Le Phanérogame - La Défense de Tartufe ) il écrit pour le théâtre “ Ruffian toujours, truands jamais “. Exposition de ses gouaches à la galerie Bernheim-Jeune.
   
1921-1925     Il se retire à Saint-Benoît-sur-Loire et habite au monastère. Paraissent successivement : Le laboratoire central, Matorel en Province , Ne coupez pas Mademoiselle ou les erreurs des PTT (illustré par Juan Gris), Art poétique, le Cabinet Noir, Les pénitents en maillots roses.
   
1927-1937     Il retourne à Paris. Il publie Fond de l’eau, nouvelles expositions, et retourne définitivement à Saint-Benoît.
   
1943     Visite de Picasso. Son frère Gaston est déporté a Auschwitz.
   
1944     Sa sœur et son beau-frère sont déportés, Max est arrêté le 24 février et meurt le 5 mars à Drancy.

Biographie

Poète, peintre, prosateur, fantaisiste, martyr.


Où que je l ’aperçoive, Max Jacob évolue comme ses poèmes, sur un plan incliné, séparé du monde, à l’avant d’une scène mobile dont nous ne pouvons distinguer le fond. Il marche en boitant si allègrement qu’il semble danser.

Son installation ? Sommaire comme un décor qu’on pose sous les yeux du public - désordonnée par le travail, des chaises de café, des meubles d’emprunts. Ses ornements ? Les seuls qui tiennent dans sa valise: des gouaches, un fétiche offert par Derain, un tapis nègre.
Son vêtement ? Trop négligé ou trop recherché, provisoire comme un travesti. En robe de chambre, il a l’air d’un mage. En habit, d’un businessman. S’il met son monocle, on le prend pour un collectionneur; s’il met ses lunettes, pour un sacristain. Burlesque et mystique, psychologue, moraliste, observateur au point d’être comparé à La Bruyère, il ne satisfaisait son besoin de l’Invisible que dans l’étreinte du visible.

Des abords de Montmartre à ceux de Montparnasse, de chambres d’ami en chambres d’hôtel,
qu’il transformait toutes en Laboratoire Central ou en Cabinet noir. Un jour il nous quitta comme on quitte une foire, sachant que si le clown pleure ou prie, on croit toujours que c’est “ pour rire ”.
Nous le retrouvâmes à Saint- Benoit-sur-Loire prés d’un presbytère. “ Le détachement de la terre ”...Cette formule usée par trop de lèvres faussement dévotes, par trop de bouches machinales,
reprenait plus qu’un sens poétique,: son énergie originelle, sa dureté, son drame...
”Ce n’est pas de l’ indifférence, expliquait-il, c’est un survol.”


Il fut stupidement ou hypocritement, libéré après son dernier soupir, mais au dessus de la déréliction éclata finalement le rire de Max Jacob. Un des derniers mots qu’il pu nous envoyer après sa lettre au curé de Saint-Benoît( “ je remercie Dieu du martyre qui commence ”), fut un calembour :“ Pris par la Gestapo. Prononcez : j’ai ta peau ”.
Le mystère, déclarait l’auteur du Cornet à Dés, est dans cette vie, la Réalité dans l’Autre.


Extraits de la préface par l’Abbé Maurice Morel pour “Méditations religieuses” de Max Jacob