Principaux repères biographiques

Maurice Loutreuil est né en 1885 à Montmirail dans la Sarthe, sa mère décède peu aprés sa naissance. A l’age de quinze ans il travaillera comme clerc de notaire dans l’étude de son père puis au Mans, où il suivra les cours du soir de peinture de Jules Hervé-Mathé. Arrivé à Paris en 1910, il suit les cours de Ferdinand Humbert et réalise des caricatures pour les revues, Pêle-Mêle, Sourire, Indiscret.

Il réalise en 1913 sa première commande, une fresque pour l’exposition de Gand, avec André Chotin et participe au Salon d’Automne. Il fréquente dés 1914 l’atelier de fresque de Paul Baudoin, où il rencontrera André Masson. Tous deux obtiendront une bourse d’étude et partiront quelques mois en Italie.
Bien que réformé précèdement à cause de sa santé fragile, lorsque la guerre survient Loutreuil est appelé. Insoumis, il partira pour l’Italie et la Sardaigne où il travaillera avec la conviction que son devoir est dans la peinture et non dans la guerre. Dénoncé comme déserteur et espion il est arrêté à Naples en mars 1916, il sera incarcéré à Marseille. C’est au rapport du médecin qu’il devra son salut, il sera libéré fin 1916, pour cause de «Folie raisonnante».

Il partira pour la Tunisie poursuivant son œuvre malgré des conditions difficiles. De retour en France au printemps 1918, il séjournera avec Masson à Cagnes, puis aux Martigues. Début 1919 avec Masson et Soutine, il rejoint Pinchus Krémègne à Céret. Il retournera à Paris en 1920, fréquentant Montparnasse, ses académies et ses cafés,
on l’y surnome « le Russe »; peut-être parce-qu’il a l’œil bleu et qu’il est fataliste...

Il achète une petite maison à Belleville en 1922, il y adjoindra un atelier de planchesconstruit dans le jardin attenant. Il sera l’initiateur avec Charles Vildrac du Salon de l’Œuvre Anonyme, qui réunira une centaine d’artistes à la galerie Devambez. Sa première exposition particulière a lieu en 1922 au siège de la revue Montparnasse, d’un séjour a berlin, il ramènera des œuvres importantes qui figureront au Salon d’Automne de la même année.

En 1923, il se liera d’amitié avec le peintre Christian Caillard, avec Irène Champigny et Eugène Dabit. Amitié intense mais brève, en effet alors que l’avenir semblait enfin vouloir lui sourire, il décédera en 1925 des suites d’une hépatite virale contractée lors du séjour qu’il fit un an plus tôt au Sénégal.