L'œuvre dessinée

Auprés de ses amis pionniers, il donna certaines des plus belles toiles du fauvisme. Mais, pénétré de l’exemple des maîtres, affectionnant l’imagerie populaire et les “masques nègres”dés 1907 il s’interroge :
« La tendance que l’on peut, seule, avoir est de purifier de plus en plus
cette transposition de la nature. Or, nous ne l’avons fait intentionnellement, jusqu’ici, que pour la couleur. Il est un dessin parallèle. (...) Je ne vois d’avenir que dans la composition.»

Il se passionne vers 1910, pour l’écriture simplifiée des formes et se nourrit de l’étude des arts primitifs (Chine, Syrie, Tibet, Égypte, Mexique, Bénin etc) sa curiosité en la matière n’a pas de frontière.

Il prétend employer le nouveau style pictural au rajeunissement de l’iconographie classique et nous livre une œuvre inclassable - une synthèse - dira Appolinaire.

Son œuvre dessinée en est la meilleure preuve, elle est le fruit d’une recherche incessante d’une nouvelle figuration à laquelle il sacrifia sans regrets le fauvisme et le cubisme.

« Derain ne copie ni ne pastiche, il additionne, combine, corrige, si bien
que cet exercice d’appropriation finit par l’invention d’une manière autonome.»

« Un fauve qui ne voulait pas finir en cage. »

J. Lahousse