On se souvient de la première apparition de Robert Combas dans les P.-O, en 1985 au Château de Jau. Nous étions alors en plein boum de la nouvelle figuration dite « libre » Combas, Di Rosa, Blanchard et Boirond, entres autres en étaient les têtes chercheuses. Vingt ans après Robert Combas est toujours sur le pont, toujours aussi combatif dans ce style au « cran d'arrêt », grand évadé de la BD et repris de justesse pour détournement de grands classiques, il s'amuse plus que jamais à réinventer la figure.
De la génération spontanée du dazibao au mythe de « Marilyn », sa peinture a suivi, ou subi, de nouvelles orientations. Inéluctables, nécessaires. L'esprit, disons plutôt conquérant que guerrier, y est omniprésent, avec le trait d'humour et le ton acidulé qui sont le propre de son style, mais aussi avec la fascination du quêteur de mythes et de grandes figures. cette peinture bardée de références, construite en échiquier, en labyrinthe, en puzzle ou placardée comme une enluminure du Moyen Âge, pratique avec jubilation le fouillis ou le «  patacaisse ». Dans ses œuvres les plus récentes il introduit du volume, de la gourmandise et du strass à son propos toujours luxuriant, exotique, historique, hystérique ou sarcastique. Combas est-il le peintre du cocasse, de la dérision ou de l'adulation feinte ? Bade-t-il « Guernica », truande-t-il « Ange le Corse », dégouline-t-il pour « Marylin » ? Ou joue-t-il simplement de la folie de ce monde et de son ambiguïté pour nourrir sa galerie de portraits ? Sûrement de tous ces facteurs pour en faire des points d'orgue.

J. Lahousse - Extrait