Le choc des possibles
Cette époque aura-t-elle un style ?
L’esprit du temps qui précède ou advient de la création artistique, laissera-t-il une empreinte avérée ?
La faiblesse de la religion, l’absence d’utopies ou d’idéologies motivantes, ne provoquent plus aucune avant-garde renversant régulièrement l’art dominant.
La scène artistique est aujourd’hui trop multiple et incertaine. Cette indétermination parviendra-t-elle à figurer notre période, ou favorise - t’elle son instrumentalisation par les pouvoirs du marché et des institutions.
Au nom de quoi puisqu’il n’y a plus de sens, ces deux systèmes ( lorsqu’ils ne sont pas en collusion ) peuvent ils réguler leurs excès respectifs.
Les discours militants des “ rebelles imaginaires ” sur la fonction sociale de l’art traitent de poncifs politico - médiatiques et ignorent le lien réel et incarné de nos vies avec le style qui en découlera nécessairement.
Une sélection d’ artistes ne peut plus s’articuler autour d’une démarche commune, l’effet d’école est anachronique. Seule une thématique pourrait les réunir mais elle ferait écran à l’incohérence actuelle que nous voulons affirmer.
Son caractère global forme paradoxalement une homogénéité plurielle qui serait enfin l’hypothèse d’un style, d’où résonneraient ensemble mais de manière autonome, atomisée, sans aucune direction symphonique apparente divers registres de tensions émotionnelles esthétiques et conceptuelles; tous singulièrement inscrits avec pertinence dans une histoire collective de l’art non totalisante.
La vérité partielle d’un artiste suppose la vérité partielle de l’autre, et l’une et l’autre sont vécues comme absolues dans leur intégrité.
Chacun trace son propre chemin vers un universel qui se révélera plus tard : voilà “ le choc des possibles ”.
galerie odile oms
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