Je n’ai pas collecté les œuvres avec un projet précis. Le choix particulier
de chaque œuvre a été décidé d’abord pour ses qualités plastiques et émotionnelles propres, puis le thème s’est imposé.

La violence est-elle si présente aujourd’hui que l’on ne peut s’en abstraire ? Le galeriste est-il dans son rôle si comme l’artiste surréaliste le lui a appris, il ne refuse pas le «hasard» et s’accorde une part de dérive inconsciente au cours de sa collecte ? Notre inconséquence sélective a-t’elle produit un monstre fils de «l’actualité» ?

Cette collecte donne lieu à une «installation» autonome où les œuvres produisent ensemble un dialogue inédit. Si la violence s’y exprime, c’est loin de nos images télévisées, elle ne dénonce personne et ne prends pas parti. Tragiquement ou avec humour elle mime et nous révèle ce qui est au fond de notre être.

Les centaures de Picasso se massacrent virilement, les guerriers de Combas exibent leurs armes et leurs crocs. Vestige d’un glorieux et belliqueux empire le soldat romain de Miñarro monte la garde. Les œuvres de Ponç et de Giner nous ramènent elles, à une réalité plus intime et plus profonde, face à nous mêmes, on ne sait alors plus si les guerriers de Pignon et de Clavé hurlent de haine ou de terreur.

En peinture ce n’est pas l’idée qui me guide mais la pertinence formelle historique et la durée substantielle et intemporelle de l’œuvre.

Artistes

Francesc Miñarro

Robert Combas

Edouard Pignon (1905-1993)

Balbino Giner

Antoni Clavé

Pablo Picasso ( 1881-1973)